Quoi de mieux que de passer quelques jours de détente dans les montagnes pour profiter de l’été indien ? Comme chaque année, nous aimons profiter de ces belles journées de début d’automne, en nous offrant un petit séjour dans un village de l’arrière-pays.
Cette année c’est Péone que nous avons choisi !
Magnifique village de la haute vallée du Var, idéalement placé pour qui aime barouder, Péone est connu pour ses « demoiselles », des aiguilles dolomitiques, qui semblent veiller sur les maisons.
C’est à sa découverte que nous sommes partis, mon mari et moi, avec en poche un petit guide sur le sentier du patrimoine du village, prêté par notre hôtesse.
Péone, village médiéval et riche identité
Les 2 premières choses que l’on remarque lorsque l’on découvre Péone pour la première fois, ce sont le pont et la façon dont les maisons sont construites. Elles sont littéralement collées les unes aux autres. Notre petit guide, lu avec attention avant notre exploration, nous apprend que c’était pour se protéger à l’époque où le village était situé sur la frontière entre le Comté de Nice et la Provence.
Et il faut dire que cette architecture donne un cachet incroyable au village ! L’histoire de Péone remonte au 13e siècle, époque à laquelle un « castrum » est fondé sur les hauteurs des Demoiselles. Aujourd’hui, il ne reste que des vestiges de ces fortifications, mais nous essayons de nous imaginer quel visage pourrait bien avoir le village si ce château avait été conservé.
Péone est encore aujourd’hui un village très bien entretenu et vivant. Sa proximité avec la station de Valberg y est surement pour beaucoup.
Le village compte aussi de nombreux hameaux, et un grand nombre de campagnes isolées dans les montagnes. Durant des siècles, quand les populations vivaient de leurs terres, elles permettaient aux familles de mener leurs bêtes de plus en plus haut en altitude au fur et mesure de l’avancée de la saison. Les bêtes profitaient ainsi plus longtemps d’une herbe bien fraiche. Ainsi les familles avaient donc un mode de vie nomade, passant les beaux jours dans les campagnes et l’hiver au village.
Le sentier du Patrimoine, jusqu’au sommet du village
Avec une histoire comme la sienne, il était bien naturel que le village se dote d’un sentier du patrimoine.
C’est devant le pont qui domine l’impressionnant lit du « Tuébi », que commence le sentier. Le point de vue est idéal pour admirer le village et sa magnifique chapelle des pénitents blanc, à la belle façade peinte. Un circuit de 13 arrêts nous attend. Ils nous permettront de découvrir l’emplacement des anciennes tours de garde, de découvrir des détails inattendus comme la mystérieuse statue de la tête d’ours ou les façades des maisons à colombages, de comprendre les choix de construction des nombreuses générations de bâtisseurs qui ont édifié le village… Bref, de découvrir un Péone insoupçonné.
Nous arrivons devant l’église Saint Arige et Saint Vincent à l’architecture surprenante ! Elle est dominée par une belle coupole, que l’on voit très bien depuis un escalier qui monte à droite: la montée Chamar. La pente est raide et encore une fois nous avons une pensée pour les anciens qui devaient la monter chargés d’eau ou de bois !!
Point culminant et redescente
Nous arrivons maintenant à l’oratoire Saint Grat, au pied des demoiselles. La vue est magnifique, et nous récompense vraiment des efforts que nous avons fait pour y parvenir !
Nous empruntons le chemin sous ces aiguilles impressionnantes, véritables gardiennes des lieux et traversons la partie la plus ancienne du village, avant d’amorcer la descente par la rue du four. Nous prenons tout notre temps pour admirer les belles façades de pierre, les portes ouvragées des maisons. Parfois une porte de grange abandonnée semble être un passage secret sur un autre monde. Les rues sont étroites et les escaliers omniprésents, il est certain que les habitants de ce village devaient avoir une bonne condition physique !! Peu à peu nous entendons des rumeurs qui semblent venir de plus bas, la visite se poursuit sur la place Thomas Guérin où trône une très belle fontaine. Ici les façades des maisons sont nettement plus récentes, avec de grandes fenêtres et des couleurs vives dans le style niçois.
Lieu de rencontre et de vie, la place est encore le lieu où se tiennent les festivités de la fête patronale, le « festin » comme disent les gens du village, qui est visiblement un des plus animés de toute la vallée.
On y déguste les « agnocous », les traditionnelles pâtes de Péone, avant de festoyer pendant trois jours.
Nous terminons cette belle promenade en allant au lavoir, dernier point du sentier du patrimoine. Bien sûr, il n’y a aujourd’hui plus que les enfants ou les promeneurs qui s’y rendent, mais là encore, il nous semble que nous sommes un peu accompagnés par les « bugadières ». La vue qui domine la route est magnifique.
La petite découverte en plus…
Pour prolonger le plaisir, notre petit guide nous invite à découvrir un autre lieu de Péone le belvédère des Aiguilles. Il faut un petit ¼ h de marche depuis le pont pour atteindre le sommet et jouir d’une des plus belle vue sur le village et le panorama des sommets environnants. L’emplacement de l’ancienne forteresse était vraiment bien choisi et il devait être bien difficile de la prendre en cas de siège. Détruite au 17è siècle comme toutes les forteresses des Grimadi de Beuil, il nous reste la vue et l’imagination pour nous représenter le passé de Péone.
C’est avec l’impression d’avoir voyagé dans le temps que nous retournons à notre hôtel, en emportant avec nous une furieuse envie de découvrir d’autres mystères sur les villages des belles montagnes de la haute vallée du Var.
Temps forts
- Nombreuses vues sur le village
- Ambiance des ruelles
- Montée au belvédère des Aiguilles
