Souvenir d’une traversée en raquettes mémorable

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Souvenir d’une traversée en raquettes mémorable

27 janvier 2018, l’hiver est confortablement installé depuis près de deux mois, et pourtant, la montagne est loin de découvrir son manteau blanc.

Cette année, les épisodes neigeux ont fait le plus grand bonheur des amoureux de sport d’hiver. N’étant qu’un piètre skieur, je vais maintenant vous raconter comment je profite de la montagne à cette saison.

Il est 6h30, le réveil sonne et il me faut, c’est vrai, quelques instants avant de me dégager de l’emprise de mon lit. Il est samedi, et nous avons prévu, entre amis, de réaliser une sortie sportive en raquette au départ de la station de Valberg. Mes amis se réveillent en même temps que moi, à l’odeur du café chaud, il est important que l’on prenne des forces avant de commencer la journée.

C’est drôle, mais avant chaque sortie, l’excitation monte. Aujourd’hui, c’est une traversée entre le col de l’Espaul et le col de Couillole que nous avons prévu. Je m’occupe dans un premier temps d’aller déposer une voiture à notre point d’arrivée avant de rejoindre mes amis pour le grand départ. Tout le monde est équipé, gants, écharpe, lunette de soleil, pantalon rembourré et raquettes en main. Il est 8h, nous pouvons maintenant rejoindre le col de l’Espaul.

Une randonnée sous le signe de l’observation

La route du col de l’Espaul n’étant pas dégagée jusqu’au parking, nous nous garons à une centaine de mètres du point de départ. Une fois les raquettes enfilées, c’est parti pour quelques heures de randonnée dans un environnement immaculé. Dès les premiers kilomètres, nous nous sentons envahi par l’immensité d’une montagne entièrement blanche. Seuls les cynorrhodons dénotent dans le paysage avec les teintes rouges de ses petites baies. Hop, dans la bouche, c’est tellement curieux de pouvoir goûter ces fruits sucrés en plein hiver. Le soleil est bien présent et nous profitons de ce début de parcours pour identifier les différentes traces d’animaux qui nous entourent. Lièvres, chamois, chevreuils, fouines ou martres… Le manteau neigeux est gravé d’empreintes d’animaux.

Rencontre avec un animal particulier

À la file indienne sur le chemin, nous avançons doucement, chacun marche dans le pas de l’autre pour économiser de l’énergie. Tout d’un coup, le « scratch » de nos raquettes fait réagir un animal au loin. On s’arrête tous, net, et on observe droit devant pour essayer d’apercevoir l’animal. Tout d’un coup, un chamois apparaît sur la piste et pris de panique, s’enfonce rapidement dans la montagne. L’appareil photo accroché au sac, j’ai eu la chance de pouvoir immortaliser ce moment particulier. Vêtu d’un pelage brun foncé, l’animal est à l’aise sur neige comme sur terre. C’est toujours fascinant de pouvoir admirer l’agilité de ces animaux.

Un paysage immaculé : l’alpage d’Ars

Une fois le col des Moulines atteint, nous nous dirigeons en crête jusqu’à l’alpage de l’Ars. On remarque au nord-est une très belle forêt de mélèzes et de sapins, sûrement occupée par le gallinacé emblématique de moyenne montagne : le Tétras-lyre.

Au cœur de l’hiver, les tétras-lyres creusent des igloos dans lesquels ils passent la majeure partie de leur temps, bien à l’abri du froid et des prédateurs. Les jumelles à la main, on s’arme de patience pour observer cette faune, si discrète.

Une fois le sommet du Countent passé, nous arrivons sur un immense paysage blanc avec la présence de la cabane d’Ars, utilisé par le berger en période estivale. Cette cabane, tout en bois, sort la tête du manteau neigeux comme pour respirer.

Nous avons presque du mal à avancer dans ce paysage immaculé, de peur de le dégrader. Mais arrivés jusqu’à là, ce serait dommage de faire demi-tour maintenant, nous continuons donc notre chemin, discrètement, jusqu’à notre point d’arrivée, le col de la Couillole.